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Bilan de notre première année en IEF


Il y a maintenant un an, Appledad et moi tombions d'accord pour nous lancer dans la grande et mouvementée aventure qu'est l'instruction en famille (IEF).

Nous espérions offrir une année supplémentaire de "répit" à notre petit garçon de tout juste 3 ans à l'époque. Nous voulions qu'il puisse profiter de ce temps pour acquérir une meilleure sécurité affective, la fameuse continence de jour, mais aussi la capacité d'exprimer ses inquiétudes et émotions. Tous ces paramètres demeuraient encore bien trop fragiles chez lui. De ce fait, nous étions contre l'idée de nous imposer à tous un stress ayant pour but de le faire rentrer dans une case. La case en question pouvait bien patienter une année de plus. Qu'on se le dise, à seulement 3 ans, certains enfants s'avèrent être prêt pour le grand saut dans la vie en collectivité, quand ce ne sera absolument pas le cas pour d'autres. Appledad et moi faisions partie de ceux là au même âge. Et nous pressentions que Pomme 2 empruntait un chemin similaire.

Adeptes de la parentalité bienveillante et du respect des rythmes et besoins de l'enfant, nous estimions qu'il valait mieux préparer nos petits bouts en douceur face aux grandes étapes de la vie. Par expérience, je ne connaissais que trop bien les effets que provoque l'autorité dans ce genre de situation (au mieux de l'anxiété, au pire un décrochage scolaire).


Le deal : Pomme 2 irait en moyenne section à la rentrée 2019.

Du moins, c'est ce que nous pensions. Evidemment comme pour tous parents planifiant à l'avance leur vie familiale, rien ne se déroula comme prévu !

J'avais passé le mois de septembre 2018 à faire la maternelle à la maison pour Pomme 2. C'est à dire : des fiches d'exercices, du coloriage, des fiches d'exercices, des comptines, des fiches d'exercices, des puzzles, et toujours plus de fiches d'exercices...

Manque de bol, mon fils se révélait être hermétique aux nombreuses fiches que j'avais pris soin d'imprimer par dizaines. Non seulement il n'y comprenait rien, n'y voyait aucun intérêt, mais il s'ennuyait. Je me souviens encore de son :"Maman... C'est chiant..." qui venait du cœur. La catastrophe s’abattait sur moi ! Je venais de flinguer la première année de maternelle de mon fils en m'étant cru capable d'endosser le métier d'instit' ! Ouille !


La révélation Montessori.

Pour vous aider à comprendre le contexte, il faut savoir que Montessori ne représentait qu'une mode à mes yeux. Je les avais bien remarqué en magasins ces bouquins et jouets en bois, soit disant miraculeux pour apprendre à nos si mignons chérubins à devenir trilingue, expert en mathématiques et apprenti astronome. "Cela fera 600€ s'il vous plaît, merci !" Très peu pour moi. J'entendais parler de table de seguin, dictée muette, cartes de nomenclature et je pouffais intérieurement devant ces babioles dont je ne comprenais pas bien l'intérêt.

Puis, je me rappelais de ce livre. Un best-seller. Une claque dans le monde de la petite enfance. Ce témoignage d'une professeur de maternelle qui avait réussi à faire grincer des dents l'éducation nationale. Il fallait que je le lise, peut-être qu'un conseil miracle allait sauver l'année mal commencée de mon crapaud.

Dans les premières pages, Céline Alvarez explique d'emblée s'appuyer sur la méthode Montessori. Bon... Décidément, je trouvais bien difficile d'échapper à cette pédagogie. Mais autant aller jusqu'au bout de mes recherches et aviser.

Et là ! Ce fut une révélation ! Je venais de comprendre comment fonctionnait l'intelligence plastique de l'enfant, le matériel didactique Montessori, la position de l'adulte... Tout devenait limpide à mes yeux.

Je devais admettre mon erreur d'avoir jugé trop hâtivement cette méthode. Elle rendait toutes les connaissances plus simples et accessibles aux enfants. Il fallait juste avoir le courage de remettre nos certitudes en question : oui, une représentation abstraite de 3 est plus compliqué à assimiler que de compter avec du matériel. Oui, apprendre l'alphabet en lettres majuscules ne comporte aucune logique puisque cela ne représente pas les sons des mots lorsque l'enfant devra apprendre à lire... Non, c'est impossible de demander à un enfant si petit de rester assis durant des heures, à un âge où ils ont tant besoin de se dépenser, se mouvoir, d'expérimenter, de toucher etc...

Comme j'aurai rêvé atterrir dans la classe de Céline Alvarez petite. Et j'avais la possibilité de donner cette chance à Pomme 2.


Tout revoir.

Malgré la meilleure des volontés, même en étant bricoleur et en trouvant des astuces pour acheter d'occasion ou sur des sites internet à la qualité discutable, il faut tout de même accepter l'idée que la pédagogie Montessori représente un certain coût. Se procurer la totalité du matériel qui couvre le programme de toute la maternelle demande un gros budget. Si bien que je m'étais demandée si cela valait la peine d'investir pour une seule année ? De plus, apprendre à compter jusqu'à 10 à Pomme 2 avec les barres numériques et les cartes rugueuses pour faire marche arrière une fois scolarisé n'aurait eu aucun sens. Appledad et moi devions nous décider. Finalement, nous avions trouvés un accord : partir du principe que toute la maternelle se ferait à la maison si les résultats étaient concluant.


Les résultats sur 9 mois.

Sans effort soutenu et en passionnant Pomme 2 (ce qui reste dingue à mes yeux!)

-> Maths : Pomme 2 dénombre jusqu'à 20 et reconnaît les chiffres à l'écrit de 0 à 20. La prochaine étape sera d'introduire le système décimal Montessori (c'est à dire apprendre à compter jusqu'à 9 999).

-> Français : Pomme 2 lit les sons : en, ou, ch, a, e, i, o, u, m, r, b, c. Il lui en reste 40 à apprendre avant de savoir lire ses premiers mots simples.

-> Géographie : Pomme 2 sait utiliser le globe terrestre et le planisphère des continents. Il nomme et place tous les continents et peut y classer plusieurs monuments et animaux. Il connaît quelques pays d'Europe (France, Italie, Espagne, Russie).

-> Géométrie : Pomme 2 reconnaît et nomme toutes les formes en 2D et quelques unes en 3D (sphère, pyramide).

-> Graphisme : Traits, ronds, points, montagnes, vagues, boucles... Pomme 2 s'entraîne et s'améliore chaque jour un peu plus sur la tenue de son crayon. Il apprécie enfin de faire des coloriages occasionnellement. Mais il déteste toujours autant dessiner.

-> Les ateliers Montessori : Transvasements, cylindres, classement,... Nous y revenons de temps en temps et c'est sans cesse un plaisir pour Pomme 2 de s'entraîner à perfectionner ses gestes. En pédagogie Montessori, aucun résultat n'est attendu dans ce domaine.

-> Découverte du monde (les autres matières) : Une petite visite dans la section "nos thèmes" sur mon blog vous permettra de vous faire une idée de toutes les découvertes de Pomme 2 effectuées durant son année de petite section de maternelle à la maison. Pêle-mêle, Pomme 2 a acquis : les saisons, les animaux dans la forêt, le circuit électrique, comment fonctionne le corps humain, le cycle de vie du papillon etc...

-> La sociabilisation : L'un des points qui angoisse le plus les parents hésitant (et leur entourage qui ne se prive pas de juger). Je faisais partie des mamans inquiètes de l'éventuelle isolation de mon enfant en IEF. Très vite, les doutes se dissipent. La communauté des familles en IEF est très chaleureuse et accueille les nouveaux à bras grands ouverts. Généralement, l'enfant et les parents réussissent à se lier avec au moins quelques personnes, ce qui permet de se donner des rendez-vous. En dehors de cela, de nombreuses sorties sont régulièrement organisées. Ainsi la vie en "communauté" n'est pas lésée. Ajoutez en plus une activité extra-scolaire et le compte y est. Pour être honnête, non il n'est pas possible de sortir avec des personnes tous les jours. Côté logistique ça se révèle très compliqué à tenir en plus d'un bon rythme de travail. En revanche, chaque semaine offre son lot de rencontres. Celles-ci s'étalent sur plusieurs heures. Les enfants peuvent réellement en profiter. Les relations se forment dans un climat serein et apaisé : pas de harcèlement ou de moqueries. Du coup, comparativement et à titre personnel : je préfère que mon fils passe 4 ou 5h par semaine à créer des amitiés riches et sincères que 2h par jour dans un environnement pas nécessairement bienveillant. Attention, je ne suis pas en train d'assurer qu'il en est toujours ainsi. Seulement, qui peut se targuer d'avoir gardé ses amis d'enfance en entrant dans la vie active ? Qui peut assurer ne pas avoir vécu des moments de solitude ? Si vous en faites partie, vous êtes bien chanceux.

Dans tous les cas, l'épanouissement de mes enfants priment. Ma fille aînée de 13 ans ne se voit pas ailleurs qu'au collège. Mon fils de 4 ans aime apprendre à la maison. Et les choses peuvent évoluer ! Pour autant, ma fille aînée est une grande timide et se sent vite déboussolée alors que mon fils de 4 ans est une véritable pipelette qui n'a pas peur de discuter avec une file de randonneurs en arrêtant chaque promeneur un par un (oui c'est du vécu !). En conclusion et à mon humble avis, il convient de faire confiance à son enfant et de respecter son caractère. Timide ou avenant, il saura se trouver une place dans la société. Le choix du type d'instruction n'influence pas autant que nous pourrions le croire sur leur sociabilité.


Et le programme de l'éducation nationale ?

Car on pourrait imaginer qu'en adoptant la pédagogie Montessori, il devient nécessaire de rejeter tout ce qui vient de l'éducation nationale. Pour ma part, je ne suis ni pour ni contre chacun des choix possibles concernant l'éducation des enfants : école à la maison, école publique ou école privée. Chaque institution possède des avantages et inconvénients. Nous avons la chance de vivre dans un pays ou nous sommes libre de choisir ce qui nous semble le plus adapté pour notre famille. Profitons-en tant que nous le pouvons. Rien ne nous empêche de changer d'avis en cours de route. Toutefois, la nouvelle loi impose des contrôles de l'éducation nationale à partir de 3 ans contre 6 ans auparavant. Il est attendu de Pomme 2 qu'il maîtrise la totalité du socle commun lorsqu'il arrivera à l'âge de 16 ans. Il peut prendre de l'avance dans certaines matières, du retard dans d'autres, mais le bilan global doit être satisfaisant.

Alors, je garde un œil de loin sur le site Eduscol. Où tous les programmes, année par année, sont disponibles. Cela demande du temps de tout lire. Personnellement je prends des notes et je coche en fin d'année ce qui est acquis. Lorsque c'est possible, je propose un exercice à réaliser à Pomme 2 afin de prouver ma bonne foi. Le tout finit collé dans son cahier de travaux.

Nous aurons notre premier contrôle cette année. Je ne stresse pas, je sais que Pomme 2 possède déjà largement le niveau de moyenne section de maternelle grâce à la méthode Montessori. Mais je tenterai d'en savoir plus sur ce que les inspecteurs attendent des parents. Quels types d'éléments ils préféreront observer pour prendre connaissance du niveau d'enseignement sur des enfants aussi jeunes. Mon but est de travailler en équipe avec eux pour offrir le meilleur à mon fils, tout en respectant ses besoins et son rythme. Je ne souhaite pas entrer en conflit, mais plutôt leur prouver notre volonté de bien faire.


Si cela vous intéresse, vous trouverez >>ici<< un bilan d'année de petite section de maternelle confectionné par une maîtresse. C'est celui que je compte montrer aux inspecteurs en plus de ma liste Eduscol. Je vous laisse également les photos du bilan de Pomme 2 si cela peut apporter une aide. Ils datent d'avant juin et ne sont plus vraiment à jour. Vous y découvrirez au passage mon écriture de bébé comme me le répète si souvent Appledad, en plus de l'initiale du prénom de notre Pomme.


Maintenant, en route pour la moyenne section !


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