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Slow 50 idées et activités pour une enfance au naturel



Depuis mon entrée à l'intérieur de la sphère IEF (Instruction En Famille), je consacre énormément de mon temps à étudier un large panel de sujets liés au bon développement de mes enfants. Que ce soit sur les différentes pédagogies alternatives, les neurosciences, ou encore le développement personnel et affectif... Je me montre ouverte et curieuse. J'analyse et trie. Je vais volontiers calquer sur notre quotidien des idées qui me sembleront pertinentes, quand je ferai l'impasse sur d'autres.

Il faut admettre que j'éprouve une très grande satisfaction à toucher du doigt toutes ces fabuleuses connaissances. Chercher, enquêter, comprendre, faire des liens, cela m'a toujours passionné. Et comme de coutume chez moi, je ne me lasserai que lorsque je jugerai avoir fait le tour de ce domaine inédit à mes yeux.

Ce court paragraphe sur mon cheminement personnel, ma façon de fonctionner au quotidien, cet esprit scientifique et analytique qui me caractérise tant, cette volonté de toujours rechercher les réponses à mes questions, je vous le dévoile ici et maintenant car cela apportera une clarification sur mon jugement très négatif concernant Slow 50 idées et activités pour une enfance au naturel.


Et oui, contrairement aux avis presque unanimes que j'avais pu croiser un peu partout sur la toile, je n'ai vraiment pas su apprécier ce recueil.

Pourtant, je me faisais une joie de découvrir une nouvelle pédagogie : celle de Steiner-Waldorf. Je visualisais cette dernière comme une philosophie de vie spirituelle, presque féerique. J'imaginais une jolie liste de 50 activités dont mes enfants et moi-même aurions pu profiter... Mais il n'en fut rien.


Pour commencer, j'ai lu Slow en 45 minutes (montre en main, avec de régulières interruptions émanant de mes petits monstres en couche-culotte...). La taille de la police d'écriture s'avère élevée. De plus, j'ai constaté au fil des pages que le texte n'occupe pas toujours la totalité de l'espace.

Cependant, je ne m'attarderai pas sur ce premier défaut car comme le dit l’adage : ce n'est pas la quantité mais la qualité qui prime.

Seulement, là aussi le bas blesse. Ce n'est pas une présentation de la pédagogie Steiner suivie de 50 idées de jeux novateurs que vous découvrirez mais bien 50 points clés d'inspiration Steiner-Wardolf. Les parties abordées varient donc de la découverte de la pédagogie, en passant par des conseils de vie simple, sans oublier une pincée d'atelier à proposer aux enfants. En consistance, l'auteure consacre 8 premiers "chapitres" à vous présenter la vision de Rudolf Steiner au sujet de l'éducation des enfants. Des points 23 à 35, vous découvrirez comment instaurer dans votre foyer un climat propice à la pédagogie Steiner (avec tout de même 3-4 suggestions intéressantes d'activité)... Rapidement, on comprend que le titre du livre est trompeur puisque plus de la moitié des 50 idées et activités, n'en seront pas.


Quant à la pédagogie Steiner en elle-même, voici ce que vous y découvrirez succinctement :

- Tout au long de sa vie, l'homme évolue par cycles de 7 ans que Rudolf Steiner nomme les septaines. Celles du développement de l'enfant se découpent donc en 3 cycles principaux : 0-7 ans, 7-14 ans puis 14-21 ans. 7 ans, c'est le temps qu'il faut aux "forces formatrices" pour opérer les changements dans le corps et l'esprit de la personne.

- Pour Rudolf Steiner, il n'existerait pas 5 mais 12 sens. En plus de l'odorat, du goût, du toucher, de l'ouïe et de la vue, il y aurait également : le sens de la vie (équilibre entre satisfaction et manque pour se sentir bien), le sens du mouvement (activités sportives et artistiques entre autre), le sens de l'équilibre, le sens de la chaleur (l'enfant ne serait capable de l'expérimenter qu'à partir de l'âge de 10 ans...), le sens de la parole, le sens de la pensée, le sens d'autrui.

- Le rythme à lui seul occupe une place importante au sein de la pédagogie Steiner. Le renforcement d'une routine quotidienne est encouragé. Ainsi, le tout petit se sécurise en anticipant le programme de sa journée. Les heures des repas et des phases de sommeils doivent demeurer inchangées. Il convient d'instaurer un rituel hebdomadaire basé sur un code de couleur. Chaque journée de la semaine correspond à l'essence d'une planète, d'une céréale, d'un organe, d'un métal et d'un bois. Ce programme régira donc les repas, les activités, le travail à effectuer en respectant les moments propices.

Il est intéressant d'installer une table des saisons à l'intérieur du foyer, de façon à représenter la nature qui nous entoure et son état. A chaque saison, on change le décor de la table pour coller à l'image des transformations qui s'opèrent en extérieur.

- Dans la pédagogie Steiner, il y a énormément de fêtes à célébrer dont Noël, mardi gras, Pacques... A chaque fête, ses coutumes. Comme par exemple : 4 semaines avant le 24 décembre, installer 4 grandes bougies sur la table des saisons au décor hivernal, puis en allumer 1 chaque dimanche précédant Noël.

- Bon nombres des suggestions apparaissant dans le livre ne m'ont personnellement rien apporté. Etant déjà dans une démarche de vie simple, minimaliste, moins matérialiste et rejetant la surconsommation, la surproduction de déchets, les produits nocifs pour la santé etc... Beaucoup des recommandations évoquées m'étaient familières. Je vous partage au hasard certains passages : se promener quotidiennement dans la nature, chanter et danser avec ses enfants, préférer les produits naturels et simples aux produits industriels, choisir des jouets non figuratifs qui laissent place à l'imagination, s'habiller avec des vêtements en matières naturelles, cuisiner avec ses enfants, lire des histoires ou en inventer avec ses enfants, limiter le temps passé devant les écrans, dessiner, peindre, faire de la pâte à sel ou de la pâte à modeler, tricoter, jouer dans l'eau, s'occuper de ses animaux domestiques...


Je retiendrai tout de même quelques idées intéressantes comme la table des saisons ou installer une cuisine en palettes dans le jardin pour permettre aux enfants de jouer à confectionner d'appétissants plats de boue (mud kitchen). Je trouve cela plutôt original.


Au final, ce qui me rend le plus perplexe, c'est le partie pris de l'auteure qui n'explique jamais d'où viennent toutes ces traditions et croyances. Pourquoi le corps évolue-t-il par cycles de 7 ans ? Pourquoi autant de fêtes dont certaines sont inventées, d'où viennent-elles ? Pourquoi chaque jour correspond à une activité précise ? Pourquoi donner des couleurs également aux mois ? Qu'est-ce que l'enfant apprend de tout cela ? Que sont les forces formatrices ?


Restant sur ma soif, j'étais bien décidée à l'étancher. J'ai entrepris des recherches sur le net en vue de me forger ma propre opinion.

J'y ai découvert que la pédagogie Steiner-Waldorf est très controversée. Dans le viseur de nombreuses institutions gouvernementales chez plusieurs pays, elle est accusée de dérive sectaire.

L'instruction de l'enfant est volontairement freiné jusqu'à l'âge tardif de 7 ans. Ce qui d'ailleurs ne manqua pas de me faire tiquer lors de ma lecture de Slow sans pouvoir obtenir plus de précision. Un bref passage nous conseille de ne pas répondre aux interrogations des enfants, ou alors de manière infantilisante sous forme d'histoire innocente. L'auteure cite en exemple le soleil qui se couche pour aller faire un "gros dodo". De cette façon, nous veillons à ne pas "sur-stimuler l'intellect de l'enfant au détriment de l'imagination".

C'est totalement contraire à mes valeurs personnelles, où l'accès aux savoirs est partagée, quelque soit l'âge de l'enfant avec lequel j'échange. A mon sens, notre devoir d'adulte est d'encourager les élans de curiosité des tout petits, peu importe le domaine exploré.

Il serait apparemment fréquent également que de nombreuses théories scientifiques soient remplacées par des apprentissages plus ésotériques et spirituels lors des temps de classe dans les écoles Steiner : des notions sur la réincarnation, les esprits des végétaux/minéraux, le refus des vaccinations car la maladie est perçu comme une épreuve divine, le karma et les prières, théorie sur l'évolution humaine venant d'une étincelle de vie d'esprits supérieurs, catégoriser les individus par races...

Ces affirmations que certains surnomment "pseudo-science" sortent tout droit de l'esprit de Rudolf Steiner. Il est en réalité l'investigateur d'une philosophie, d'une manière de vivre, d'un culte : l'Anthroposophie.


Pour achever cet article concernant ma critique sur Slow, je tiens à éclaircir à l'avance ces faits : je respecte les croyances et les besoins de chaque personne sur Terre. Je me suis intéressée à plusieurs religions : païenne, hindouisme, bouddhisme, judaïsme, islam, christianisme et d'autres. Toujours avec curiosité, bienveillance, empathie envers les pratiquants. Néanmoins, je reste une athée dans l'âme. Ma religion à moi, c'est la science.

De ce fait, il est évident qu'une pédagogie comme celle de Steiner ne me séduise guère. Bien que j'applaudisse l'initiative d'une vie plus simple dans une société toujours plus consumériste. Le côté spirituel/religieux me refroidit énormément.

Slow, de par son manque d'informations, laisse planer le doute et ne propose qu'une version édulcorée de la pédagogie atypique Steiner-Waldorf. Que ce soit en surface ou en glanant les pièces manquantes de l'énigme, je n'ai tout simplement pas adhéré.


Si Slow figure aussi dans vos lectures récentes de votre côté, n'hésitez pas à me transmettre vos opinions sur le livre ou sur mon analyse. Je serai ravie d'échanger avec des adeptes de la pédagogie Steiner. Confronter les arguments permet de voir sous un angle différent certaines interprétations, et je trouve cela toujours stimulant.

J'espère que vous aurez pris plaisir à parcourir ma critique.


Je vous donne rendez-vous très bientôt pour la suite de nos aventures.


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